Hommage à l’engagement et à l’excellence

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Cette année encore, à l’occasion de son assemblée générale annuelle, l’Ordre soulignait la contribution exceptionnelle de travailleurs sociaux, de thérapeutes conjugaux et familiaux, d’étudiants ainsi que d’une personnalité publique. Voici les hommages rendus pour cette édition 2020.

Membre émérite 2020 : une reconnaissance décernée à tous les membres

Plutôt que de décerner le titre de « Membre émérite » à une personne en particulier cette année, l’Ordre remet de manière exceptionnelle un prix émérite collectif à tous les travailleurs sociaux et thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec qui sont aux premières lignes depuis le début de la pandémie.

Les membres œuvrent auprès de la population en général, et en particulier auprès des personnes vulnérables, au sein des CHSLD et autres lieux d’hébergement des personnes aînées, et partout là où la crise se fait sentir (jeunesse, santé mentale, milieux autochtones, personnes aux prises avec des dépendances, etc.). Qualifiés avec raison d’anges gardiens par le premier ministre François Legault, ils méritent d’être reconnus pour leur travail exceptionnel.

Membre honoraire : Janette Bertrand

Cette année, ce titre reconnaissant l’engagement d’une personnalité publique envers les valeurs d’équité et de justice sociale est décerné à Janette Bertrand, journaliste, actrice et écrivaine de toutes les batailles sociales. Vulgarisatrice, curieuse et toujours bien informée, elle a levé des tabous sur une panoplie de sujets, au regard de la famille, du couple, de la sexualité, pour n’en nommer que quelques-uns. Féministe et engagée, elle fait avancer de multiples causes sociales, à toutes les périodes de sa vie.

Encore aujourd’hui, Mme Bertrand s’exprime et prend position sur divers sujets et encourage la population à prendre la parole. Par son projet « Écrire sa vie », elle invite les aînés à écrire leur histoire de vie et les soutient par des ateliers d’écriture autobiographique. Elle les amène ainsi à rompre la solitude et à se réapproprier leur histoire, à jouer un rôle social valorisant qui leur donne de l’espoir pendant cette crise.

Merci à Mme Bertrand et félicitations pour cette carrière consacrée à l’avancement de la société et à la justice sociale.

Prix relève : Antoine St-Germain, T.S.

Source de fierté, de motivation et d’inspiration pour la relève, Antoine St-Germain, T.S., se démarque par sa créativité et son innovation. Il contribue au rayonnement de la profession de travailleur social en collaborant avec différents acteurs : corps policier, système de justice, services en psychiatrie et dépendance, et populations autochtones. Voilà qui résume une approche multidisciplinaire et un chemin peu fréquenté. Il utilise ses compétences comme leviers de changement pour favoriser la cohésion entre les services sociaux et plusieurs autres services, programmes, systèmes et ministères qui travaillent en silo depuis trop longtemps, au détriment des clientèles vulnérables.

Reconnu pour son expertise en travail social auprès de tous ces acteurs, mais également auprès de ses collègues, de son coordonnateur régional de l’OTSTCFQ et des médias de l’Abitibi-Témiscamingue, il est un excellent exemple de leadership et de notoriété. Avec une approche qui est en plein cœur du travail social et de ses valeurs, M. St-Germain réussit à faire passer l’Humain avant tout.

Mérite du CIQ : Claudette Guilmaine, T.S.

Au nom du Conseil interprofessionnel du Québec, le Mérite du CIQ est remis cette année à une personne qui s’est distinguée au service de sa profession et de son ordre professionnel, Mme Claudette Guilmaine, T.S.. Fortement investie dans le conseil d’administration (CA) de l’Ordre, elle est également la première à avoir présidé son comité de gouvernance et d’éthique et à avoir instauré le principe et le mandat de celui-ci. Femme de rigueur et soucieuse de l’éthique, on la décrit comme ayant soulevé des questions toujours innovantes et pertinentes au sein du CA de l’Ordre.

Mme Guilmaine a beaucoup de cordes à son arc, ayant pratiqué en milieux scolaire, hospitalier, familial et juridique, puis en pratique autonome (méditation familiale, adoption internationale, consultation et thérapie). Elle est reconnue comme ambassadrice et précurseure en méditation familiale. Elle est également une auteure prolifique ayant publié plusieurs ouvrages sur la coparentalité post-rupture, la monoparentalité et l’homoparentalité, ainsi que des contes pour parents et enfants.

Bourse d’aide à la publication : Thérèse Villeneuve, T.S., Ph. D.

La bourse d’aide à la publication est remise cette année à Mme Thérèse Villeneuve, T.S., Ph. D., pour sa publication Les vrais visages du drame de Chapais. Il y a 40 ans (2020). Mme Villeneuve est titulaire d’une triple formation en travail social, et a œuvré pendant plus de 30 ans en intervention dans les milieux hospitaliers et CLSC. À la suite de l’incendie de Chapais (1980), elle fut intervenante auprès des grands brûlés. Son ouvrage est le condensé d’une thèse de doctorat en service social : La prise en charge sociale d’une catastrophe : une analyse multidimensionnelle, Chapais vingt ans après. Elle s’intéresse aux impacts à long terme d’une tragédie sur une communauté isolée et sur ses individus, et met en lumière les séquelles, les stratégies adaptatives et les modes d’interventions communautaires initiés.

Cet ouvrage souligne la contribution des travailleurs sociaux lors de tragédies (soutien psychosocial, analyse des milieux, capacité d’intervention) et constitue un portrait systémique et sociohistorique d’un milieu affligé. Il rejoint tant le grand public que les professionnels de la santé mentale et des relations humaines, et particulièrement ceux œuvrant en intervention post-traumatique. L’ouvrage de Mme Villeneuve est essentiel dans le contexte de la crise sociosanitaire actuelle où les travailleurs sociaux ont à travailler avec des populations durement éprouvées.

Bourses La Personnelle, niveaux baccalauréat, maîtrise et doctorat

En collaboration avec La Personnelle, assurances générales, dans le but de valoriser l’appartenance des diplômés à leur ordre professionnel, trois bourses ont été attribuées à des étudiants en travail social.

Niveau baccalauréat : Aurélia Verger-Brien

Étudiante au baccalauréat en travail social à l’Université du Québec à Montréal, Mme Verger-Brien se démarque par sa riche expérience, autant académique que professionnelle et bénévole. Elle possède un baccalauréat en sociologie qui complète de façon intéressante sa formation en travail social. Elle détient de l’expérience comme stagiaire en CLSC (enfance/jeunesse), puis en prévention du suicide (ligne d’urgence), ainsi qu’une formation sur la diversité familiale et l’homophobie.

Au-delà de ses expériences, Mme Verger-Brien se distingue par sa maturité et son discours : elle aborde le travail social de façon réfléchie et incarnée. Elle possède une vision très complète du travail social, qu’elle conçoit à la fois comme une science, une discipline, et une pratique créative et professionnelle.

Niveau maîtrise: Marc St-Pierre, T.S.

Marc St-Pierre, T.S., se distingue par son parcours académique, de recherche, professionnel, bénévole et de formation continue.

Son projet de mémoire, portant sur la « compétence culturelle et la sécurité culturelle dans la pratique professionnelle des gestionnaires et des intervenants sociaux avec les Autochtones en milieu urbain à la Ville de Saguenay », en est un d’actualité, pertinent en travail social et d’une grande portée. L’étudiant adopte une approche globale et systémique, en incluant dans son projet tant la perception des intervenants sociaux et des gestionnaires (de leurs pratiques) que de la clientèle autochtone. Il s’agit d’une approche originale et allant au-delà du cadre classique en travail social. M. St-Pierre traduit les fondements du travail social en faisant le lien entre la sécurité culturelle et la justice sociale, ce qui permettra sans doute aux intervenants et aux gestionnaires d’en découvrir davantage sur les réalités autochtones en milieu urbain, puis sur leurs propres pratiques.

Niveau doctorat : Olivier Moreau, T.S.

Olivier Moreau, T.S., candidat au doctorat en gérontologie à l’Université de Sherbrooke et titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en service social à la même université, a un cheminement académique impressionnant en tant qu’étudiant, auxiliaire de recherche, chargé de cours et conférencier. Il a également été membre de plusieurs regroupements et comités étudiants et de recherche.

Sa thèse porte sur le processus d’adhésion aux services de soutien à domicile chez les personnes aînées en situation de perte d’autonomie fonctionnelle, notamment dans les situations de refus de services. Il va sans dire que les services offerts aux aînés sont un sujet d’actualité. Puis, en faisant le pont entre la recherche, les praticiens et les enjeux que ceux-ci vivent sur le terrain, le projet de M. Moreau a des retombées concrètes et utiles. L’étudiant met l’accent sur l’importance de prendre en considération la perspective des personnes qui sont devant l’intervenant et l’aspect communicationnel de l’intervention, afin, notamment, de « diminuer le sentiment de souffrance psychique » que peut vivre la personne; une approche au cœur du travail social et de ses valeurs. M. Moreau plaide en faveur d’une meilleure collaboration entre les travailleurs sociaux; il souhaite d’ailleurs que sa recherche puisse s’insérer dans la formation initiale et continue des travailleurs sociaux.