Dossier spécial

Rêver les services sociaux

Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite


Par

« Les découvertes surgissent souvent lorsqu’on n’a pas suivi les instructions,
lorsqu’on
sort des chemins battus, lorsqu’on essaie ce qui n’a jamais été essayé »

– Frank Tyger

Nous sommes souvent à rêver, sans jamais mettre en place des actions concrètes pour réaliser ces rêves. Nous nous sommes tous, un jour ou l’autre poser cette question : « Que ferions-nous, si demain matin, nous devenions le/la ministre de la Santé et des Services sociaux? Quelles seraient nos priorités? ». Dans l’article présent, je tenterai de répondre à cette question en me basant sur certaines priorités que je peux observer dans le cadre de mon travail.

Une question de hiérarchie

Je crois qu’il nous faut d’abord nous rappeler la pyramide de Maslow1, qui démontre les cinq besoins auxquels nous devons répondre, soit les besoins physiologiques, le besoin de sécurité, le besoin d’appartenance, le besoin d’estime de soi et le besoin d’actualisation de soi.

En premier lieu, en tant que ministre de la Santé et des Services sociaux, je m’assurerais que chaque personne puisse trouver réponse à ses besoins physiologiques et son besoin de sécurité. Ce serait ma priorité, car en ayant l’égalité des chances, les gens ont davantage de pouvoir sur leur et vie et ainsi ont plus d’occasions de se réaliser en tant que personne.

Mieux vaut prévenir que guérir

En deuxième lieu, je miserais sur la prévention. Elle est sans aucun doute ce qui peut nous être très bénéfique à long terme. En optimisant la prévention, nous pourrions permettre à davantage de personnes d’être informées, conscientisées et par le fait même de faire des meilleurs choix pour elles-mêmes, mais aussi pour les gens qui les entourent. Nous pourrions permettre une meilleure sensibilisation en santé mentale. Ainsi, nous agirions pour que les gens puissent prendre davantage soin de leur propre santé mentale.

Par exemple, j’investirais davantage d’argent dans un programme comme celui de suivi d’intensité en équipe dans la communauté. Ce sont des programmes comme celui-ci qui répondent directement au besoin de la personne, qui lui permettent de prendre sa place dans la société et ainsi prévenir les rechutes.

Les employés avant les structures

En troisième lieu, je ferais en sorte que nous cessions de ne penser qu’à nos institutions, mais bien de penser aux gens qui y travaillent : ceux qui s’occupent de la santé du peuple, que ce soit le personnel infirmier, les médecins ou les travailleurs sociaux, et autres. Nos employeurs et les gestionnaires doivent prioriser le bien-être des employés. C’est lorsque ces derniers sont motivés, qu’ils aiment leur travail et qu’ils s’impliquent qu’ils peuvent se réaliser; cela ne peut qu’améliorer nos services. En tant que ministre, je m’emploierais à ce que les gens qui travaillent avec moi visent le bien-être de la population.

En me basant sur le livre les « Cinq Grands Rêves de vie »2 de John P. Strelecky, il est possible de mettre en place des actions pour que les travailleurs puissent avoir des emplois qui répondent à leur cinq grands rêves de vie, afin qu’ils puissent être heureux au travail et par le fait même optimiser nos ressources et nos organisations. Pour ce faire nous devons mettre de l’avant le côté humain dans nos entreprises.

Je miserais davantage sur des gestionnaires qui ont des capacités en gestion des ressources humaines et qui ont à cœur le bien-être de leurs employés. Nous devons augmenter les possibilités de conciliation travail/famille, afin que les gens puissent avoir davantage d’autonomie et de latitude dans leur horaire.

Un lien inspirant

Finalement, il y a de cela un an je débutais comme « travailleur de rang » dans la Vallée de La Matapédia. Grâce à ce travail, j’ai pu comprendre à quel point il est important d’être animé par son travail. Nous avons perdu avec le temps le lien avec les gens qui nous nourrissent, mais nous devrions nous attarder et nous inspirer davantage de leur motivation, de leur passion et de leur dévouement pour leur travail. Ils doivent faire face à plusieurs difficultés, mais l’amour qu’ils éprouvent pour leur travail est tellement fort qu’ils continueront à croire en leur rêve.

Je terminerais en citant Henry Ford, « Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite ». Chaque action que nous faisons a une influence sur notre entourage, l’attitude peut tout changer.