Services sociaux et soins de santé

Une étude portant sur 19 participants trans américains, âgés de 15 à 25 ans, révèle que la possibilité de se voir nier l’accès aux services de santé en raison du statut trans constitue un obstacle à la résilience (Singh et al., 2014).

Au contraire, les soins de santé médicaux et psychosociaux respectant l’identité de genre des jeunes trans contribuent à leur bien-être (Minter, 2012).

Les soins et services respectant et affirmant l’identité contribuent au bien-être des personnes trans, que ces soins soient liés à l’identité ou non (Pullen Sansfaçon et al., 2018). Dans une récente étude de Rider et collaborateurs (2018), les auteurs ont constaté que l’état de santé général des jeunes trans et non binaires était moins bon que chez les jeunes cisgenres. Or, dans l’accès aux soins médicaux et aux services sociaux, plusieurs obstacles au bien-être peuvent se manifester:

  • Le non-respect ou le manque de sensibilité à l’identité, par exemple lorsque les dossiers ne sont pas mis à jour ou dans des services gynécologiques dont le vocabulaire médical exclut certaines personnes trans.
  • Le manque de connaissance des enjeux trans peut engendrer certaines insensibilités. C’est le cas de questions envahissantes sur la non binarité ou sur les organes génitaux. Similairement, l’excès de connaissances issues de perspectives pathologisantes peut nuire au bien-être.
  • Le déni de soins, le mauvais traitement et la discrimination nuisent aussi au bien-être des jeunes trans.
  • Le manque de personnes professionnelles qui prodiguent des soins spécifiques aux personnes trans, ainsi que les barrières institutionnelles pour y accéder (coût, besoin de références, listes d’attente), nuisent aussi au bien-être des jeunes trans.

Citations

 

« Je sais que la thérapie de conversion est encore offerte dans cette ville, parce que j’ai un ami qui s’est fait référé à une clinique de thérapie de conversion. (…) Donc, rendre les ressources pour les personnes trans plus accessibles, afin de ne pas se faire référer dans un endroit comme ça, un endroit vraiment pas sécuritaire, un endroit vraiment traumatisant, c’est important. »

– Jo, 21 ans, agenre.

Note : Les thérapies de conversion s’inscrivent dans l’approche corrective qui a pour but de faire accepter à la personne son genre assigné à la naissance (Wallace et Russell, 2013). Il s’agit de l’opposé d’une intervention trans-affirmative.

« Je m’inquiète du genre d’intersection entre avoir un problème de santé mentale et être transgenre… que les gens s’en servent pour dire   » Oh, eh bien, être trans est comme une maladie mentale « , l’utiliser (la maladie mentale) comme un outil pour stigmatiser davantage. Parce que c’est quelque chose que j’ai vu arriver et qui me fait peur. […] Je ne pense pas qu’être trans soit une maladie mentale. Je pense que la dysphorie de genre me cause de la détresse et je ne pense pas qu’ils devraient s’invalider mutuellement. Le dernier psychiatre que je voyais, quand je lui ai dit quel nom et quel pronom utiliser, il était juste comme ça :  » Non. Vous venez d’avoir une crise de genre parce que vous avez un trouble de la personnalité « . Et je lui ai dit que ce n’était pas vrai. »

– Josh, 23 ans, personne transmasculine.

« De façon générale, moi j’ai connu beaucoup les CLSC, les hôpitaux, l’école. C’est pas mal les milieux que j’ai vus, pis souvent, c’est des gens qui ont plein de bonne volonté, mais qui ont pas d’outils; […] qui ont peut-être pas les connaissances pour intervenir correctement. »

– Zoé, 21 ans, femme trans non binaire.

« J’aimerais trouver quelqu’un qui répond à toutes mes questions, comme : Qui prescrit de la testo ici? Qui fait ça dans ma ville? Où dois-je me rendre? Pour le moment, je ne sais pas à qui poser ces questions. »

– Zain, 19 ans, gars trans.

Dessin : Anonyme, 6 ans.

LumièrePistes d’intervention

 

Références

  • Minter, S. P. (2012). Supporting Transgender Children: New Legal, Social, and Medical Approaches. Journal of Homosexuality, 59(3), 422‑433. https://doi.org/10.1080/00918369.2012.653311
  • Pullen Sansfacon, A., Hébert, W., Lee, E.O., Faddoul, M., Tourki, D., et Bellot, C. (2018). Digging Beneath the Surface: Results from Stage One of a Qualitative Analysis of Factors Influencing the Well-being of Trans Youth in Quebec. International Journal of Transgenderism.
  • Rider, G. N., McMorris, B. J., Gower, A.L, Coleman, E. ,Eisenberg M.E (2018) Health and Care Utilization of Transgender and Gender Nonconforming Youth: A Population-Based Study.  Pediatrics. 141(3) e20171683.
  • Singh, A. A., Meng, S. E., & Hansen, A. W. (2014). « I Am My Own Gender »: Resilience Strategies of Trans Youth. Journal of Counseling & Development, 92(2), 208‑218. https://doi.org/10.1002/j.1556-6676.2014.00150.x
  • Wallace, R., & Russell, H. (2013). Attachment and Shame in Gender-Nonconforming Children and Their Families: Toward a Theoretical Framework for Evaluating Clinical Interventions. International Journal of Transgenderism, 14(3), 113-126. https://doi.org/10.1080/15532739.2013.824845

 

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