La détresse sociale reliée à la pandémie de COVID-19

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un guide publié le 22 mars dernier, souligne l’importance pour chaque pays d’évaluer ses risques et de mettre en œuvre rapidement les mesures nécessaires à l’échelle appropriée pour réduire à la fois la transmission de la COVID-19, mais aussi les impacts économiques, publics et sociaux[1]. Au Québec, la pandémie est traitée comme une crise sanitaire et la santé publique déploie de nombreuses mesures importantes pour prévenir la propagation du virus et ainsi diminuer le nombre de personnes atteintes et le taux de mortalité. Parallèlement, les instances gouvernementales, les institutions financières et plusieurs organisations proposent des solutions visant à réduire le poids économique de cette crise et favoriser une reprise économique, le plus tôt possible.

Par ailleurs, nous savons que plusieurs populations en situation de vulnérabilité sont davantage menacées par la COVID-19. De plus, nous sommes à même de constater que les mesures essentielles mises en place pour freiner la propagation du virus ont des répercussions majeures au plan social. Qu’en est-il des impacts sociaux de cette pandémie? Quelles sont les actions à prioriser, les adaptations à faire, les interventions à mener pour répondre à la crise sociale qu’engendrera graduellement, mais inévitablement une telle pandémie?

[1] OMS. Critical preparedness, readiness and response actions for COVID-19  https://www.who.int/publications-detail/critical-preparedness-readiness-and-response-actions-for-covid-19

 

Certaines populations sont plus vulnérables face à la COVID-19

Au départ, il importe de rappeler que des inégalités en matière de santé existent, que ce soit parce que certains groupes de personnes sont plus vulnérables ou parce que l’accès au système de santé n’est pas le même pour tous. Comme l’expose l’Observatoire québécois des inégalités, les conditions associées à la pauvreté affectent directement la santé des personnes, ce qui pourrait rendre ceux-ci plus vulnérables à la contamination[1]. De plus, un moins bon accès aux services de santé peut s’expliquer par diverses raisons dont une plus grande difficulté à avoir accès à un médecin de famille, l’isolement social vécu, la non-disponibilité des services, les coûts financiers liés à la santé : soins non couverts, congés non payés, difficulté d’accès par transport en commun, manque d’information accessible et claire, manque d’adaptation des services aux besoins de certaines populations, etc.[2].

Les interventions médiatiques des organismes communautaires, des regroupements de citoyens, de militants et de chercheurs mettent en lumière certains groupes sociodémographiques plus fragilisés. Par exemple, les femmes dont 80% œuvrent dans le réseau de la santé et des services sociaux, les personnes âgées plus vulnérables face au virus, les personnes immigrantes et réfugiées ayant un faible réseau social, les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale, les premières nations et Inuits vivant dans des milieux éloignées, les détenus, les étudiants étrangers et les jeunes ayant des besoins particuliers figurent parmi les populations à risque de voir leur situation précaire s’accentuer. Finalement, d’autres personnes s’ajoutent au rang des personnes vulnérables, comme celles qui vivent en situation de précarité en raison d’un emploi à faible revenu ou du filet social affaibli par les coupures dans les services sociaux et de santé du réseau public au cours des dernières années. Ces populations peuvent vivre une augmentation du stress vécu au quotidien et se retrouver avec des conditions socioéconomiques encore plus précaires.

[1] Observatoire québécois des inégalités (2020). Inégaux face au coronavirus. https://www.observatoiredesinegalites.com/fr/inegaux-coronavirus

[2] Centraide Qc et Chaudière-Appalaches. Coronavirus : les personnes pauvres plus à risque https://www.centraide-quebec.com/coronavirus-les-personnes-pauvres-plus-a-risque/

Mis à jour le 15 avril 2020

Certaines situations se précarisent davantage en temps de pandémie, certains problèmes s’accentuent

Les mesures de confinement ont un impact important pour toutes les personnes pour qui le domicile n’est pas gage de sécurité, bien au contraire. Pensons ici aux femmes et enfants en situation de violence conjugale, aux enfants en situation d’abus et de négligence, pensons aussi aux personnes âgées en situation de maltraitance. Pour plusieurs de ces personnes, l’école, le travail, les contacts avec des personnes de l’extérieur ou les sorties assurent une forme de protection sociale.

Au plan international, l’Unicef a rappelé le 20 mars dernier que des taux accrus de maltraitance et d’exploitation des enfants ont été enregistrés lors de précédentes urgences de santé publique, ainsi qu’une augmentation significative des cas de violence domestique contre les femmes et les filles[1]. Cette organisation internationale souligne que la stigmatisation liée à COVID-19 a rendu certains enfants plus vulnérables à la violence et à la détresse psychosociale. De plus, les mesures de contrôle qui ne tiennent pas compte des besoins et des vulnérabilités spécifiques des femmes et des filles peuvent également accroître leur risque d’exploitation sexuelle et d’abus.

Au Québec, l’Observatoire des tout-petits rappelle que les conséquences de la pandémie de la COVID-19 sont nombreuses au sein des familles qui sont déjà vulnérables, certains facteurs de risque étant exacerbés par les pertes d’emploi, le manque d’accès aux organismes communautaires de soutien, la difficulté de conciliation travail-famille avec le télétravail, la perte du soutien social de l’entourage et la fragilisation de la santé mentale[2].  Par ailleurs, une inquiétude prévaut : on assiste à une diminution des signalements à la protection de la jeunesse puisque ceux-ci sont faits majoritairement par des personnes qui gravitent autour des jeunes dans les divers milieux qu’ils fréquentent. Parallèlement, on assiste à une augmentation fulgurante des appels à l’aide de femmes victimes de violence conjugale pour qui le confinement rime souvent avec l’aggravation du danger.

La distanciation sociale accentue l’isolement social que connaissent déjà les populations plus vulnérables, notamment les personnes âgées vivant par exemple en CHSLD ou en résidence, milieux qui se transforment souvent en foyers de propagation. Ces personnes peuvent vivre de l’anxiété, elles sont plus à risque de contracter le virus et d’en être gravement affectées, voire de décéder des complications en présence. L’actualité reflète le vécu déchirant des familles dont les parents ou proches âgés ont contracté la COVID-19 et qui doivent vivre les derniers moments de leur vie de manière isolée. La distanciation sociale est une mesure qui est parfois difficilement applicable. C’est le cas dans les refuges et les services pour personnes itinérantes par exemple. La proximité qu’imposent ces lieux peut favoriser la propagation du virus au sein de cette population dont la santé est déjà fragilisée par des conditions de vie très difficiles.

La fermeture des commerces, des industries, des chantiers de construction et des bureaux dispensateurs de services et de produits non essentiels implique des pertes d’emplois massives et la perte importante de revenu. Pour un très grand nombre de personnes, la situation vécue aura des impacts non seulement sur leur santé mentale, mais également sur leurs relations avec autrui. Les pertes d’emplois ont une influence directe sur les relations conjugales, familiales et sociales par exemple. La crise peut aussi mener à une augmentation de la criminalité, du risque suicidaire, de la consommation et des dépendances.

Enfin, les impacts sociaux liés à la COVID-19 s’inscrivent dans un contexte où la crise du logement présente avant la pandémie est accentuée et où la discrimination systémique prend de l’ampleur, notamment l’âgisme et le racisme.

[1] UNICEF (20 mars 2020). COVID-19 : Les enfants courent un risque accru de maltraitance, de négligence, d’exploitation et de violence. https://www.unicef.fr/article/covid-19-les-enfants-courent-un-risque-accru-de-maltraitance-de-negligence-dexploitation-et

[2] Observatoire des tout-petits (23 mars 2020). Maltraitance chez les tout-petits : il est possible d’agir sur les facteurs de risque accentués par la crise actuelle. https://tout-petits.org/actualites/2020/consequences-de-la-pandemie-sur-les-facteurs-de-risque-lies-a-la-maltraitance-des-tout-petits/

Mis à jour le 15 avril 2020

 

Certains services sociaux sont compromis, d’autres sont adaptés

Le constat peut se faire jour après jour, les services sociaux sont touchés par les mesures mises en place en réponse à la pandémie. Les difficultés d’approvisionnement des banques alimentaires, le manque de bénévoles, la fermeture de certains organismes communautaires, l’appel à l’aide des centres d’hébergement en sont des exemples. Partout dans le monde, les instances gouvernementales sont appelées à mettre en place, au fil des jours, des mesures directement reliées aux services sociaux et visant à de réduire l’impact de la crise de la COVID-19 pour les personnes et les familles les plus vulnérables. Il est intéressant de suivre ce qui se met en place jour à près jour et ce qui est proposé comme mesures par des organisations qui se sont penchées sur la question[1].

Le rehaussement du financement des organismes communautaires et des services sociaux publics est considéré comme une des principales mesures à privilégier, elle est intimement liée à l’importance de considérer les services sociaux et son personnel comme étant essentiel et indispensables en tant de pandémie. Par la suite, l’adaptation de ces services sociaux ou de la façon de les prodiguer doit être faite. À cet égard, le ministère de la Santé et des Services sociaux a développé des outils pour baliser certains services comme les popotes roulantes, le programme-services jeunes en difficulté, les services à domicile des services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance (SIPPE) ou pour soutenir les établissements du réseau de la santé et des services sociaux dans le processus d’intervention psychosociale en contexte de pandémie avec la trousse portant sur l’identification des personnes à risque de vulnérabilité psychosociale.

Il est aussi question de transformer l’organisation des services, par exemple en mettant en œuvre des mesures d’hospitalisation dans les résidences pour personnes âgées ou en déployant du personnel du secteur de la santé dans tous les types d’établissements de services sociaux, y compris ceux pour les personnes handicapées physiques ou intellectuelles, les refuges pour sans-abri, etc. il est aussi question de transformer les formes de soutien existantes tels les petits déjeuners dans les écoles. Finalement, certaines recommandations font appel à la force de l’agir collectif comme celles de l’Observatoire des tout-petits qui cible spécifiquement les familles et qui interpelle la population et les employeurs. À ce propos, plusieurs acteurs rappellent l’importance de l’action communautaire en santé et conséquemment, du soutien aux actions intersectorielles dans les communautés en temps de pandémie.

[1] Association of Social Services Directors in Spain (2020). Social services proposals to reduce the impact of the coronavirus. https://www.esn-eu.org/social-services-proposals-reduce-impact-coronavirus

Mis à jour le 15 avril 2020

 

Certaines solutions appliquées, d’autres pistes d’action explorées

D’autres mesures sont à privilégier pour atténuer les conséquences sociales de la COVID_19. La connaissance, par le personnel du réseau de la santé et des services sociaux, des populations fragilisées par la pandémie et des risques accentués de la présence de certaines réalités sociales est primordiale. Les professionnels et le personnel ayant des contacts avec les personnes et les familles doivent être outillés afin d’être en mesure de dépister les situations de détresse qui peuvent mener à la maltraitance, à des problèmes de dépendances, etc., et les soutenir. Ils pourront diriger les personnes aidées vers les ressources appropriées dans la mesure où ils connaissent les services toujours disponibles, les nouvelles mesures de soutien disponibles[1] et les modalités d’accès.

Les messages publics à porter incluent les campagnes de bénévolat pour répondre aux besoins des plus vulnérables ainsi que les campagnes d’information populationnelle visant à rassurer la population et à entretenir la solidarité. L’Observatoire québécois des inégalités propose la constitution d’un groupe d’experts et d’organisations pour analyser de façon constante les impacts de cette pandémie au niveau social, coordonner les stratégies à mettre en place et en évaluer les effets. Finalement, il y a lieu d’inviter la santé publique à aborder aussi les enjeux sociaux tout autant que les aspects sanitaires, considérant l’influence indéniable des déterminants sociaux sur une telle crise.

[1] Par exemple, des mesures exceptionnelles pour accélérer l’approbation et le paiement de l’aide sociale, des allocations d’urgence, de l’aide financière et matérielle aux personnes et aux familles dont les revenus ont été touchés.

Mis à jour le 15 avril 2020

Zoom sur le travail social: récits de pratique en temps de pandémie

Mis à jour le 30 octobre 2020

En collaboration avec Karine Croteau, T.S., Ph.D et professeure adjointe à l’école de service social de l’Université d’Ottawa, la revue Intervention présente une série de témoignages intitulée Zoom sur le travail social: récits de pratique (spécial pandémie).

Face au contexte actuel de pandémie et de crise sociosanitaire, les travailleuses sociales et travailleurs sociaux, tant en milieu communautaire qu’institutionnel, jouent un rôle primordial pour répondre aux besoins psychosociaux des individus, des familles et des communautés. Afin de sortir de l’ombre des pratiques trop souvent passées sous silence et éclairer l’importance du travail social en temps de pandémie, la revue Intervention, publiée par l’OTSTCFQ, a recueilli le témoignage de travailleuses et travailleurs sociaux au front.

 

Rencontre 1: Introduction et témoignage de Marianne Desrochers, étudiante à la maîtrise en travail social à l’Université du Québec en Outaouais (Campus St-Jérôme) et membre du conseil d’administration du Café de rue SOS et Maison des Jeunes de St-Jérôme

Rencontre 2: Témoignage de Grégory Bazile, étudiant à la maîtrise en travail social à l’Université du Québec en Outaouais (Campus St-Jérôme) et éducateur au CISSS Laval

Rencontre 3: Témoignage de Marie-Ève Dubois, étudiante à la maîtrise en travail social à l’Université du Québec en Outaouais (Campus St-Jérôme) et intervenante pivot, équipe de santé mentale jeunesse au CISSS de Laval

Rencontre 4: Témoignage de Rosalee Brouillard, travailleuse sociale au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal et travaillant au programme de services généraux en GMF dans les quartiers d’Ahuntsic et de Villeray

Rencontre 5: Témoignage de Maria-Jose Labbé, travailleuse sociale à l’Hôpital Royal Victoria du Centre universitaire de santé McGill

Rencontre 6: Témoignage de Kimberley Thibodeau, travailleuse sociale, thérapeute conjugale et familiale et psychothérapeute au Programme psychosocial en oncologie du Centre universitaire de santé McGill

Rencontre 7: Témoignage d’Helene Jones, travailleuse sociale et chef de service, services sociaux, Sites adultes au Centre universitaire de santé McGill

Rencontre 8: Témoignage de Djénéba Traoré, travailleuse sociale et coordonnatrice à la Clinique Transculturelle, Clinique externe de psychiatrie du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal

Rencontre 9: Témoignage de Capt. Catherine Prévost, T.S., M.S.s., officier en travail social, 5e Ambulance de campagne Valcartier, adjointe au chef des services psychosociaux, aux Forces armées canadiennes

Des projets de recherche pour mieux comprendre les effets psychosociaux de la pandémie sur les individus et la société

Cette pandémie à l’échelle planétaire est exceptionnelle, ce qui explique en partie le manque de connaissances auquel sont confrontées les décideurs et les gestionnaires, les professionnels de la santé et des services sociaux et la population en général. Ainsi, les chercheurs sont à pied d’œuvre pour étudier les nombreux aspects d’une telle crise : santé, social, économique, politique, épidémiologique, etc.  Par exemple, une cinquantaine de projets sont financés par l’Institut de recherche en santé du Canada (IRSC).

Au Québec, les initiatives majeures en recherche provenant de la communauté scientifique portant sur la pandémie sont aussi répertoriées. Ces initiatives s’inscrivent tant dans les sciences de la santé que les sciences naturelles et le génie, les sciences sociales et humaines, les arts et lettres, etc. Les Fonds de recherche du Québec (FRQ) ont créé le Réseau québécois COVID (RQC), suite à la forte mobilisation du milieu de la recherche qui a soumis plus de 150 projets. Ce Réseau, qui regroupe le FRQ, le ministère de l’Économie et de l’Innovation et le ministère de la Santé et des Services sociaux, a le mandat de coordonner les actions en cours.

Nonobstant les efforts déployés pour mieux comprendre le coronavirus, un constat est à faire : les organismes subventionnaires priorisent largement les recherches en santé : diagnostic, prise en charge clinique, transmission, vaccin, etc. Or, le contexte actuel met en avant plan l’importance de la production de connaissances en recherche humaines et sociales. Ainsi, les organismes gagneraient à proposer des concours qui mobilisent davantage les projets en lien avec ces domaines, incluant les recherches exploratoires et qualitatives.

Dans l’optique de mettre de l’avant la richesse de la recherche sociale, ainsi que la vitalité des équipes de recherche et des milieux de pratique, et sans en faire une liste exhaustive, quelques projets de recherche sont présentés ici. Ces projets sont développés pour mettre en lumière les répercussions de la pandémie actuelle sur les populations et sur les professionnels, pour décrire les pratiques émergentes ou alimenter la réflexion à propos des pratiques ainsi que pour développer des outils.

Projets d’envergure internationale

Les défis éthiques pour les travailleurs sociaux pendant la pandémie COVID-19

Le groupe de recherche sur l’éthique du travail social (SWERG) de l’Association européenne de recherche en travail social (qui a des membres dans le monde entier) en partenariat avec la Fédération internationale des travailleurs sociaux (IFSW) mène des études sur les défis éthiques auxquels sont confrontés les travailleurs sociaux dans le monde pendant le COVID -19. Les objectifs sont de comprendre et d’identifier :

  • Les défis éthiques spécifiques qui se posent dans les circonstances de COVID-19;
  • Comment les travailleurs sociaux réagissent;
  • L’impact moral sur les travailleurs sociaux;
  • et quelles autres orientations peut-on donner pour soutenir la prise de décisions éthiques en cas de crise.

La recherche, maintenant terminée, a été conduite en avril et mai 2020, dans le but de compléter les orientations éthiques déjà disponibles auprès des associations professionnelles et autres organismes. Des documents en ligne sur la gestion des défis éthiques dans les crises seront développés et, à plus long terme, un article  sera publié dans une revue de travail social sur ce sujet. Un rapport a été publié en anglais par la Fédération internationale des travailleurs sociaux. On y retrouve un résumé exécutif, qui donne un aperçu des conclusions et des recommandations ainsi qu’une analyse des résultats obtenus. Ceux-ci mèneront certainement à de belles et riches réflexions à propos de la pratique des travailleurs sociaux.

The role of communication strategies and media discourse in shaping psychological and behavioral response to the COVID-19 outbreak: an international comparative analysis

Une équipe multidisciplinaire de l’Université de Sherbrooke a obtenu une subvention pour mener à bien une étude internationale sur la réponse psychologique et comportementale face à la pandémie et sur l’influence des stratégies de communication, du discours dans les médias traditionnels et sociaux et d’autres stresseurs et facteurs de protection.

À l’UdeS, l’équipe est composée des professeurs Gabriel Blouin-Genest, Marie-Eve Carignan, Marc D. David, Mathieu Roy et de Mélissa Généreux, complétée par des chercheuses et chercheurs internationaux en communication stratégique, épidémiologie, information et journalisme, médecine, politique, psychologie, santé publique, etc., provenant de 6 pays.

L’objectif principal du projet est de permettre une analyse (macro) de la perception et de l’interprétation des messages de santé publique (Organisation mondiale de la santé et gouvernements) et d’autres sources d’information (médias et autres) par les citoyennes et citoyens ainsi que des effets psychosociaux de la crise de la COVID-19 auprès de ceux-ci.

 

Projets au Québec

Les conséquences à court, moyen et à long terme de la pandémie sur la santé bio-psycho-sociale et spirituelle des étudiants et employés œuvrant au sein des Universités du Québec

Déclarant l’urgence sanitaire, le Québec et l’ensemble des provinces canadiennes ont mis en place des mesures collectives qui se sont accentuées, puis adoucies et qui ont pris la forme : a) de la fermeture des établissements scolaires et des services non essentiels, b) de la distanciation sociale et c) du confinement. Christiane Bergeron-Leclerc, T.S., et Danielle Maltais, avec une dizaine d’autres chercheurs des différentes constituantes des UQ dont plusieurs en travail social, ont voulu documenter les conséquences à court, à moyen et à long terme de la pandémie sur la santé globale des communautés universitaires. L’étude vise les étudiants et tous les membres du personnel de l’ensemble du réseau des Universités du Québec.  Par le biais d’un sondage en ligne, plus de 2750 personnes ont été questionnées, en avril-mai 2020, à propos de leur état de santé bio-psycho-socio-spirituelle. L’été 2020 sera consacré à l’analyse et à la diffusion des résultats. Avant toute chose, l’équipe de recherche souhaite que cette étude soit utile, qu’elle éclaire la mise en place de mesures de soutien au sein des communautés universitaires.

Étude sur l’impact psychologique de la COVID-19 chez les intervenants en santé mentale

Les professionnels en santé mentale ont été et sont encore très sollicités durant la pandémie actuelle. Aidants et précieux pour la population, ils sont pourtant souvent oubliés du système et des études scientifiques selon les chercheurs, Frédérick L. Philippe, Pascale Brillon et Alison Paradis, tous professeurs au Département de psychologie de l’UQAM. Ceux-ci souhaitent connaitre comment les professionnels traversent cette crise. Leur projet de recherche vise à mieux comprendre l’impact de cette pandémie sur le bien-être des intervenants œuvrant en relation d’aide. Il vise aussi à mieux identifier les déterminants associés à leur bien-être ou à leur détresse.

Les travailleurs sociaux et les thérapeutes conjugaux et familiaux sont invités à participer à cette recherche. Pour se faire, voici le lien au questionnaire : https://uqam.elaborer.org/q?f=procovid

Projet ma vie et la pandémie au Québec (MAVIPAN)

La pandémie de Covid-19 qui fait actuellement rage est une urgence de santé publique de portée internationale qui touche l’ensemble de la population. Tous les Québécois sont concernés, sans exception.

Ma vie et la pandémie au Québec (MAVIPAN) est un projet de recherche de grande envergure né d’un effort collectif sans précédent de chercheurs de l’Université Laval travaillant dans les quatre grands Centre de recherche du CIUSSS de la Capitale-Nationale.

L’enquête populationnelle qui est actuellement menée par l’équipe MAVIPAN (mavipan.ca) permettra de documenter et comprendre le vécu, les conséquences et l’adaptation au fil de l’évolution de la pandémie auprès :

  • des individus, des familles et des communautés (vécu et conséquences psychologiques, sociales et de santé);
  • des acteurs du réseau de la santé et des services sociaux et des structures de services (environnements de travail, rôles durant cette crise sanitaire);
  • de l’organisation sociale et professionnelle de notre société québécoise.

L’équipe de recherche souhaite transformer les données récoltées en actions concrètes visant à minimiser les effets négatifs de la pandémie et à améliorer les services de santé et les services sociaux offerts à la population du Québec. Pour y participer, voici le lien au questionnaire : https://mavipan.ca/

 

REGARDS et ÉRASME

Trois projets ont été financés suite à un appel spécial de projets sur la COVID-19 du centre InterActions et des équipes REGARDS et ÉRASME.

Le premier projet s’intitule Le contexte social entourant la COVID-19 : Une opportunité pour renouveler notre conception de l’intégration et de l’accompagnement des jeunes adultes autistes. Il est mené par Isabelle Courcy (chercheure InterActions) avec le Projet Intégration PI-Autismopolis et autres collaboratrices. Ce volet s’inscrit dans une recherche partenariale visant la cocréation de nouvelles connaissances avec les participants autistes et l’équipe d’intervention de l’organisme afin d’améliorer l’accès des personnes autistes aux services généraux. L’équipe de recherche s’intéresse plus spécifiquement aux impacts du contexte de la COVID-19 quant aux modalités de l’accompagnement des jeunes adultes autistes en insertion sociale et en intégration à l’emploi.

Le deuxième projet, Réseaux intersectoriels locaux et transformations institutionnelles : comment les acteurs locaux peuvent-ils promouvoir les innovations sociales?, est mené par André-Anne Parent (UdeM et chercheure InterActions) et autres collaborateurs. L’objectif est de comprendre comment un événement singulier, comme une pandémie, perturbe les interactions et génère de l’innovation au sein de cinq Réseaux intersectoriels locaux (RIL) : Table de concertation jeunesse de Bordeaux-Cartierville, le Bruce Grey Poverty Task Force; le REACH Council for Safe Communities; le comité Ensemble Développons la Côte et une table en persévérance scolaire à Laval.

Avec le groupe Paroles d’excluEs, Isabelle Ruelland propose le troisième projet : Les espaces d’innovation en santé de proximité de réseaux d’actions intersectorielles de quartiers vulnérables à Montréal. Le contexte du programme de recherches est les réseaux d’actions intersectorielles en santé de proximité et leur environnement marqué par la crise de COVID-19. L’équipe vise à comprendre les transformations des espaces citoyens d’innovations en santé de proximité ainsi que ceux qui émergent dans les réseaux d’action intersectorielle en réponse à cette crise. Ce programme propose d’identifier des espaces d’innovation en santé de proximité pour les trois quartiers vulnérables de Montréal; Comprendre chacun des espaces d’innovation identifiés et comment ceux-ci s’inscrivent dans des trajectoires de transformations des pratiques en santé de proximité.

Pour en savoir plus à propos de l’un ou l’autre de ces projets, visitez le site du Centre de recherche et de partage de savoirs InterActions

Deux projets de la Chaire interdisciplinaire sur la santé et les services sociaux en milieu rural de l’UQAR

Prendre soin des proches aidants en contexte de pandémie est un projet de recherche qui s’intéresse à la santé physique et mentale des aidants qui prennent soin d’une personne atteinte d’un trouble de santé mental (TSM) ou d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Par ce projet, Marie-Hélène Morin, avec d’autres chercheures, vise à mieux comprendre l’expérience vécue par les proches aidants dans ce contexte bien particulier où les besoins des personnes aidées sont accentués et où les services sont davantage limités, particulièrement en milieu rural. L’étude veut identifier rapidement les besoins des proches aidants dans ce contexte inédit et de mettre en place des mesures d’aide spécifiques leur permettant de maintenir leur rôle de soutien, tout en préservant leur état de santé physique et mentale.

Vulnérabilités et santé mentale des populations rurales dans le contexte de la COVID-19 : Développement d’outils d’évaluation et d’intervention et application à des groupes vulnérables en santé mentale, en autisme et leurs proches aidants est un projet porté par Lily Lessard et Marie-Hélène Morin, cotitulaires de la Chaire. Il repose d’abord sur l’actualisation, à la situation de la Covid-19, de deux outils initialement développés dans le contexte de désastres d’envergure populationnelle au Québec : une grille de caractérisation des vulnérabilités des populations rurales et une boîte à outils d’interventions communautaires et cliniques pour prévenir ou réduire les impacts sur la santé mentale dans la population générale. Ces outils seront ensuite expérimentés en milieu rural, auprès des personnes présentant un TSM, un TSA et des proches aidants qui les soutiennent afin d’apporter des réponses spécifiques aux effets de la pandémie sur ces groupes vulnérables.

Le projet GID-COVID : Genre et intervention en dépendance en contexte de pandémie auprès de personnes en situation de précarité sociale

Ce présent projet s’intéresse aux personnes en situation de précarité sociale confrontées à une consommation problématique de substances. Celles-ci font face à des risques accrus relativement à la COVID-19 comparativement à la population générale. De plus, l’expérience d’une pandémie peut contribuer à déclencher ou aggraver une crise psychosociale chez elles.

Le projet s’inscrit dans la programmation de la chaire de recherche sur le genre et l’intervention en dépendance dont Karine Bertrand, chercheure principale, est titulaire. Il vise l’élaboration de recommandations qui guident l’amélioration des services en dépendance en contexte de pandémie tenant compte des besoins sociaux et de santé, du genre et de l’orientation sexuelle des personnes en situation de précarité sociale. Les résultats reposent principalement sur une synthèse des écrits et sur des consultations d’experts.

Vous pouvez consulter le rapport préliminaire qui a été publié pour décrire une première synthèse des connaissances.  Le microsite du projet expose les faits saillants et la nature du projet.

Mis à jour le 26 août 2020

 

Une proposition de lecture pour travailler de manière anti-oppressive en temps de pandémie

Dominelli, L. (25 mars 2020).  Guidelines for social workers during the Covid-19 pandemic.

Voici un texte rédigé en anglais par Lena Dominelli, de l’University of Stirling, en Écosse. Ce texte permet de cerner les ajustements à apporter à la pratique du travail social en temps de pandémie ou de se rappeler les principes à réaffirmer. Il propose aux travailleurs sociaux de travailler de manière anti-oppressive tout en protégeant leur propre santé et celle des personnes, souvent en situation de vulnérabilité, qui utilisent les services.

Dans ce texte, il est démontré que la plupart des compétences des travailleurs sociaux sont pertinentes en temps de pandémie. L’auteure appelle à la vigilance des travailleurs sociaux afin de détecter les vulnérabilités des personnes, tout en recherchant leurs forces et les capacités qui seront mises à contribution. Elle prône une pratique réflexive. Elle rappelle l’importance à accorder aux enjeux sociaux comme la pauvreté, les pratiques discriminatoires et les dépendances en temps de pandémie. Elle souligne aussi l’importance de connaître les ressources disponibles en réponse aux besoins des individus, des familles et des communautés. Elle soutient que la formation et la supervision doivent demeurer en cette période difficile. Elle propose finalement quelques pistes exploratoires concernant plus précisément les visites à domicile ou les rencontres dans divers lieux.

Les grands principes qui se trouvent dans cet article sont tout à fait pertinents pour éclairer la pratique du travail social en cette période de grande incertitude. Il est par ailleurs recommandé de se référer aux mesures spécifiques mises de l’avant au Québec par les instances gouvernementales et aux outils développés pour soutenir les établissements qui offrent des services sociaux ainsi qu’à l’avis professionnel publié par l’Ordre, COVID-19 – Avis aux membres sur la conduite professionnelle.

Pour accéder au texte : https://www.iassw-aiets.org/fr/featured/4642-covid-19-updates-from-iassw/

Mis à jour le 15 avril 2020

 

Des ressources mises à votre disposition par l’OTSTCFQ

La foire aux questions

Une foire aux questions a été développée spécifiquement pour répondre aux interrogations des membres. Des informations portant sur les différents services de l’Ordre comme les admissions, l’inspection professionnelle ou la formation continue. L’avis professionnel COVID-19 – Avis aux membres sur la conduite professionnelle à adopter est aussi publié sur cette page.
Cliquez ici pour consulter la Foire aux questions

La revue de presse quotidienne

L’Ordre fait une revue de presse quotidienne, laquelle rassemble plusieurs textes portant sur la COVID-19, les enjeux conjugaux, familiaux et sociaux reliés et les mesures déployées. Comme la situation face à la pandémie évolue rapidement, cet outil permet d’être au fait de l’actualité.
Cliquez ici pour vous abonner à la revue de presse

La veille scientifique

La veille scientifique mensuelle de l’Ordre prend aussi en considération la pandémie en mettant à la disposition des lecteurs les plus récentes informations liées à COVID-19, aux pratiques professionnelles et aux mesures mises en place par les instances gouvernementales.
Cliquez ici pour vous abonner à la veille scientifique

Mis à jour le 15 avril 2020

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